Vivre avec la surdité

L’acouphène : un trouble aux nombreux visages

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Extrait du numéro 179 de la revue Entendre:  Les acouphènes… Ça vous sonne une cloche ?

Jacques Racicot

Définition

L’acouphène est une impression auditive correspondant à la perception d’un son. Il ressemble à un tintement, un sifflement ou un bourdonnement, sans qu’il y ait de véritables sons arrivant dans l’oreille. Les acouphènes sont ressentis de manière très différente d’une personne à l’autre. Leur intensité ainsi que leur forme varie d’une personne à l’autre. Certaines personnes les décrivent comme des sifflements aigus, tandis que d’autres parlent plutôt de bourdonnements ou de grésillements, pareils au bruit que fait le beurre dans une poêle.

L’un des principaux problèmes évoqués par les malades est l’agacement que ce bruit incessant ressenti dans leurs oreilles et dans la tête provoque, souvent intensifié encore par un degré plus ou moins élevé de surdité. Ces deux problèmes associés empêchent souvent les malades de suivre une conversation ordinaire. La surdité cause des difficultés de communication tandis que l’acouphène peut amener des problèmes de concentration alors qu’il serait nécessaire d’avoir plus d’attention pour bien entendre et lire sur les lèvres…

Le type d’acouphène

Plus de 700,000 personnes en sont affectées au Québec et pour dix pour cent d’entre elles, le mal est sévère. Toutefois, la différence majeure concerne la façon dont les personnes les considèrent : comme un problème ou pas. Certains s’y habituent rapidement et ne perçoivent plus qu’un léger bourdonnement à l’arrière de la tête. D’autres souffrent terriblement au point de devoir quitter leur emploi ou abandonner leurs études.

C’est durant la nuit que le problème est le plus perceptible. À mesure que le bruit des activités quotidiennes se calme, les acouphènes semblent gagner en intensité. Beaucoup de personnes souffrent de troubles de la concentration.

Classiquement, on distingue les acouphènes subjectifs (les plus fréquents) qui sont perçus uniquement sous forme de bourdonnements et de sifflements et les acouphènes objectifs (plus rares) qui sont le résultat de sons provoqués par le passage du sang dans les vaisseaux au niveau de la tête ou du cou comme en cas d’anévrisme (agrandissement localisé d’une artère) ou autres malformations vasculaires plus complexes. Les bruits peuvent également être dus à des contractions des muscles de l’oreille moyenne ou du palais mou (plafond de la bouche situé en arrière, devant la luette).

Les facteurs

L’état actuel de la science ne nous permet pas de comprendre tous les mécanismes qui causent les acouphènes, mais la recherche a identifié plusieurs facteurs :

  • les problèmes du système auditif (otites, labyrinthites, bouchons de cérumen)
  • les troubles cardio-vasculaires (hypertension, artériosclérose)
  • les désordres métaboliques et immunologiques (diabète, arthrite, allergies )
  • la consommation abusive de caféine, nicotine, alcool et drogues (certains médicaments, tranquillisants et barbituriques, marijuana, cocaïne) ;
  • la mauvaise alimentation, le manque d’exercice et le surmenage
  • l’exposition, même brève, à certains bruits intenses (milieu de travail, raves, discothèques, concerts rock, baladeurs à niveau élevé, tondeuses à gazon, motoneiges, courses d’automobiles…)
  • les troubles de l’humeur ou émotionnels (dépression majeure, stress émotionnel important tel le décès d’un être cher, etc.).

D’autres facteurs ont également été étudiés. Les personnes qui souffrent de migraines augmentent de 28 pour cent les risques d’avoir des acouphènes.
Tout problème susceptible de provoquer une perte d’acuité auditive peut également provoquer l’apparition d’acouphènes. Comme l’exposition au bruit est la principale cause de la perte d’acuité auditive, les bouchons anti-bruits et les protecteurs d’oreilles permettent souvent de prévenir celle-ci et les acouphènes qui pourraient s’en suivre.

En fait, mieux vaut protéger ses tympans lorsqu’on se trouve dans un environnement très bruyant, même si le bruit ne semble pas gênant. La perte des hautes fréquences, souvent indolore, est l’une des grandes causes d’apparition d’acouphènes. Les effets nocifs sur les cellules ciliées de la cochlée se cumulent au fil du temps. Après une exposition régulière à un niveau de bruit excessif, il suffit d’un rien pour souffrir d’acouphènes ou avoir une perte auditive.

Sources Internet :
http://www.french.hear-it.org
Regroupement québécois pour personnes avec acouphènes http://www.rqpa.qc.ca

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