Le mois de mai : Origine et objectif
Le mois de mai marque le Mois de l’ouïe et de la communication, une initiative visant à sensibiliser la population aux variantes possibles en matière d’audition et de communication.
Alors que certains parlent de mois de l’audition, d’autres de mois de parole, ou encore de mois de la surdité…
Pour nous, le mois de l’ouïe et de la communication reste l’appellation la plus inclusive et représentative de toutes nos réalités!
Chaque individu doit avoir le droit de choisir sa manière de communiquer : en préservant son audition, en compensant en partie sa perte auditive grâce à des aides auditives qui se doivent d’être accessibles et performantes et en ayant accès à une langue (qu’elle soit orale, écrite ou signée) et à toutes les aides à la communication nécessaires, et notamment des services d’interprètes.
Pourquoi ce mois est important pour l’AQEPA?
C’est un mois de sensibilisation : chaque année, nous profitons de l’occasion pour remettre en lumière des sujets majeurs pour les familles d’enfants et de jeunes vivant avec une surdité.
Nous rappelons qu’il existe différentes manières de communiquer, nous rappelons les différentes facettes de la surdité, nous lançons des défis pour apprendre les bonnes habitudes de communication avec les personnes sourdes ou malentendantes. (ex : défis surdité, la surdité qu’est-ce que vous en savez?)
C’est un mois de visibilité : nous profitons de cette occasion pour rendre visible un sujet souvent oublié ou invisibilisé : la surdité, ses impacts sur la communication et les différents progrès et approches permettant de favoriser l’inclusion.
C’est un mois de mobilisation : différents acteurs du milieu communautaire et du milieu professionnel se mobilisent pour agir et faire avancer le sujet, d’un point de vue politique ou informationnel. Plusieurs événements et démarches sont organisés avec succès, que ce soit par Audition Québec, ou l’Ordre des Audiologistes et Orthophonistes du Québec et Savoir Média (Passez le message) par exemple.
C’est un mois de collaboration : chaque année, ces acteurs se retrouvent pour échanger et se concerter, afin de mutualiser leurs efforts!
Et la bonne nouvelle, c’est que cela porte ses fruits!!
Depuis ces dernières années…
Les médias soulignent ce rendez-vous à chaque année (suite à nos communiqués ou parce que certains journalistes suivent de près l’avancement de certains sujets). C’est ainsi que le retard de déploiement du PQDSN en régions a obtenu cette année une belle couverture, deux ans après la promesse gouvernementale :
Le dépistage néonatal de la surdité n’est pas le seul sujet abordé! Cette année, on a ainsi pu soulever la question de la prévention en santé auditive chez les enfants et les jeunes ainsi que les délais d’attente pour l’accès à des services en orthophonie, tout comme le rôle essentiel des audiologistes et orthophonistes dans le développement de la communication chez les tout-petits et les bénéfices de la présence d’une interprète à l’école.
Deux événements majeurs
Soulignons notamment deux événement marquants lors de ce mois de mai lors desquels nous avons pu constater un vif intérêt et une grande volonté d’agir ensemble pour mieux soutenir les jeunes vivant avec une surdité et leur famille :
La Journée Nationale de l’Audition, organisée par Audition Québec le 2 mai au CHUM sur le thème “Petites oreilles, grands risques”
- Claire Moussel, directrice de l’AQEPA Provinciale, a participé au panel “Parlons du dépistage de surdité néonatal” pour aborder l’importance d’un tel programme, les besoins des familles suite à l’annonce du diagnostic et les pistes pour les accompagner
- L’AQEPA y a tenu un kiosque d’informations qui a permis de rencontrer de nombreux professionnels, avoir des échanges passionnants, créer des liens, et leur présenter nos services, notre documentation et notre positionnement.
La demi-journée d’étude et de réflexion autour de l’annonce du diagnostic de surdité, organisée dans le cadre du projet de recherche L’accompagnement des parents de jeunes enfants ayant une surdité: expériences et perceptions des intervenants.
Louise Duchesne, PhD, a présenté les données préliminaires issues des perspectives croisées des parents et des audiologistes sur l’expérience de l’annonce.
Avec 35 participantes (audiologistes, parents, travailleuses sociales, représentantes d’organismes), en sous-groupes, nous avons réfléchi à la question “Comment améliorer le processus d’accompagnement dès l’identification de la surdité?”.
Les discussions et pistes de solutions partagées ont été riches et la conclusion est unanime: les audiologistes sont plus qu’engagées dans la collaboration et les échanges pour mieux soutenir les familles. De belles suites s’en viennent!
Que peut-on espérer maintenant?
Avec toutes ces discussions et cette visibilité, nous pouvons évidemment espérer de bonnes nouvelles. Tout d’abord, le Ministère de la Santé et des Services sociaux a annoncé que le PQDSN devrait être implanté partout au Québec d’ici la fin de l’année 2023! Plusieurs échéances ont été annoncées puis repoussées, mais nous voulons y croire cette fois, puisque 100% des installations restantes ont amorcé les travaux pour déployer ce programme. Comptez sur nous pour suivre cela de près!
Évidemment, une fois que le dépistage sera offert à tous les nouveau-nés, il faudra continuer à réfléchir et partager les bonnes pratiques d’annonce de diagnostic et d’accompagnement par la suite (tant en terme de délai d’accès aux services que de qualité de l’information transmise et du référencement des familles vers des ressources offrant du soutien).
Enfin, nous n’oublions pas que les surdités acquises doivent elles aussi être détectées le plus tôt possible. C’est pourquoi nous aborderons plus précisément les enjeux du programme Agir tôt, que plusieurs acteurs ont déjà soulevés.
Si vous travaillez en santé auditive, en petite enfance ou en éducation, ces sujets vous interpellent peut-être aussi!
N’hésitez pas à nous contacter pour participer à nos travaux et nos actions, puis on se donne rendez-vous l’année prochaine pour faire un nouveau bilan!
