La surdité... Qu'est-ce que vous en savez?

Pourquoi les personnes vivant avec une surdité nous demandent de ne pas parler fort?

Parler particulièrement fort en présence d’une personne vivant avec une surdité part sans doute d’une bonne intention mais c’est une erreur..

Origine de ce mythe

mythe5

Généralement, on pense que parler fort est la meilleure façon de se faire entendre, mais… NON !

Ceci déforme votre prononciation et la personne sourde ou malentendante qui tente de lire sur les lèvres aura de la difficulté à vous comprendre.

Déconstruire ce mythe

Surdité légère (de 20 à 40 dB): Parole généralement bien perçue. Sons de très faible intensité ou éloignés sont difficiles à entendre.

Surdité modérée (de 41 à 55 dB): Parole doit être assez forte pour être entendue. Difficultés de compréhension possibles en groupe.

Surdité modérément sévère (de 56 à 70dB) à sévère (de 71 à 90 dB): Voix forte entendu si elle est proche. Voyelles identifiées mais pas toutes les consonnes.

Surdité profonde (+ de 90 dB): Sons forts détectés plutôt grâce à la vibration.

Schéma impact du degré de surdité

Si la personne a une surdité de degré profond et n’utilise aucun appareillage, ça ne servira à rien! Si elle porte des aides auditives, elle risque de trouver que c’est trop fort! Il existe des stratégies de communication qui permettent de faciliter les échanges entre les personnes sourdes ou malentendantes et les personnes entendantes. 

L’idéal est de parler normalement en vous mettant en face de la personne à laquelle vous vous adressez, elle pourra ainsi lire sur vos lèvres, mais vous pouvez aussi utiliser des gestes naturels, des expressions du visage et même écrire si c’est nécessaire.

Ces stratégies sont utiles dans la plupart des situations du quotidien ; toutefois, légalement, les organisations offrant des services aux individus sont tenues d’offrir des accommodements pour s’assurer que les personnes sourdes et malentendantes ne soient pas discriminées : elles doivent alors faire appel à un·e interprète (voir Services régionaux d’interprétation). N’oublions pas que pour les contenus audiovisuels le sous-titrage est nécessaire!

Le saviez-vous?

La lecture labiale (c’est-à-dire la capacité à lire sur les lèvres) est utilisée par la majorité des personnes ayant une surdité pour soutenir la compréhension : l’accès visuel au visage et aux expressions permet de mieux décoder le message émis. Le cerveau fait ainsi un travail continu de déduction et de synthèse avec le contexte et les perceptions sonores.

Les sons (k, g, r) sont invisibles en raison de leur articulation sans mouvement de lèvres alors que d’autres sont visibles mais doivent être interprétés parce qu’ils peuvent être confondus, c’est ce qu’on appelle des sosies labiaux.

Exemple

-Samedi dernier, je me suis fait un habit / ami. (les 2 mots peuvent être confondus, il faut donc adapter ses phrases et rajouter des mots clés). 

Exemple corrigé

À cette fête, je me suis fait un ami. Pour l’occasion, je me suis confectionné un habit bleu. (ajouter un adjectif pour aider à la compréhension du mot et éviter de le confondre).

Qu'en pensez-vous?

Témoignage personne vivant avec une surdité:  Une personne sourde qui n’a pas d’appareils auditifs et qui ne compte pas sur son audition pour communiquer, ça sert vraiment à rien.  Pour une personne implantée, inutile de crier, son audition est programmée avec des seuils adéquats pour elle. Pour une personne sourde appareillée, peut-être est-ce légèrement utile de parler fort si elle n’a pas ses appareils, peut-être.. Dans tous les cas, en cas d’incertitude, posez donc des questions sur son besoin.

Témoignage personne vivant avec une surdité: Je déteste quand les gens commencent à parler et à augmenter leur volume de leur voix. Ils se disent qu’en parlant un peu plus fort, on va bien entendre. Hélas, cela fait l’effet opposé. On n’aime pas ça de se faire « engueuler dessus! » Cela n’est pas agréable! 

Témoignage personne vivant avec une surdité: Cela ne m’aide pas du tout à entendre. Je leur dis que ça ne sert à rien puisque je lis sur les lèvres. Parfois, lorsqu’il parle plus fort, ça m’empêche de lire correctement sur les lèvres.

Aller au contenu principal