Voici comment présenter ce jeune homme, tel le ferait un éditeur sur la page de couverture d’un livre : « Philippe Ouellet, 19 ans, malentendant de naissance, sportif invétéré, bardé de médailles, personnage brillant, charismatique, à l’élocution riche et précise, d’une maturité étonnante, et à l’avenir fort prometteur ».
Philippe ne s’épanche pas sur ces réussites, mais sur son parcours de vie
Il se présente tel qu’il est, charmant, profondément humain, reconnaissant envers ses parents, plein d’espoir et de confiance tout en ayant un jugement juste sur la vie et sur sa vie.
Sa surdité découverte dès son jeune âge entraîna chez ses parents la panoplie de sentiments que nous connaissons tous : le choc, le déni, la panique, l’effondrement, puis la dédramatisation, la recherche d’aide, le cheminement parents-enfants pour arriver à l’acceptation et à la phase proactive.
Philippe insiste sur la phase d’acceptation, nécessaire pour adopter des comportements positifs qui vont aider à développer le plein potentiel de l’enfant. On a tendance à changer la perception que nous avons de notre enfant, alors qu’il reste le même qu’avant le diagnostic. Nous devons changer certaines choses dans notre environnement (alarme à incendie, aide auditive, téléphone, etc.. ) et notre façon de communiquer (langage, signe, visuel…), mais pas notre perception des capacités de notre enfant.
Un titre judicieusement choisi
Sa conférence, intitulée « le vilain petit canard », s’adresse avant tout aux parents. Une différence, dans notre cas, la surdité peut être perçue comme un handicap, faire l’objet de la part de la société de moquerie et d’exclusion. Mais cela peut devenir, avec le temps et selon le point de vue, un atout puissant, un moteur de propulsion, un motif de dépassement de soi, faire aussi bien et même mieux que les autres.
Philippe va, tout au long de sa conférence, à travers sa propre histoire, donner des pistes aux parents afin de permettre à leurs enfants de réussir malgré les obstacles.
Philippe a confiance en l’avenir, les progrès en réadaptation et les progrès de la technologie font des personnes malentendantes des personnes tout à fait adaptées à la société.
Comme dans un conte d’Andersen, Philippe a un message à transmettre à toutes les personnes sourdes ou malentendantes : « Trouve quelque chose qui fait de toi une personne unique, fait de ta surdité une force, utilise cette particularité pour te propulser, te développer au-delà des autres ».
Par Sylvie Carrau