Études et emploi

Transition école / vie active

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Extrait du numéro 177 de la revue Entendre :  La collaboration école / famille

Vincent Bédard Tremblay

J’écris cet article tout d’abord pour répondre à celui de ma mère, Audette Bédard (Entendre numéro 174, page 6), mais aussi pour montrer ce que je vis avec cette « transition ado-adulte » et me présenter brièvement.

Faire les choses par moi-même

Tout d’abord, je reconnais qu’il y a plusieurs centres de services spécialisés pour les gens de formation secondaire ou collégiale, il y en a d’autres pour pas mal tous les niveaux, mais pas de services spécialisés correspondant aux besoins de ceux qui ont des formations avancées ou techniques… Enfin, c’est mon constat, il se peut qu’il y en ait, mais qui ne sont pas suffisamment visibles… Je préfère toutefois me référer le moins possible à des services, car je veux faire les choses par moi-même. Pour ce qui est de la transition foyer-appartement, à moins que j’aie manqué quelque chose, je ne crois pas avoir eu de misère ou bien il y a des éléments qui m’échappent complètement.

La peur de l’inconnu

Il est compréhensible que les parents soient hésitants à lâcher prise et à avoir confiance en leur jeune. La peur de l’inconnu et de l’échec ainsi que le fait de ne pas trop savoir ce qu’ils veulent pour leur jeune doivent y être pour quelque chose. Il n’est pas toujours facile d’avoir confiance au potentiel du jeune, mais selon moi, cela fait partie du développement de son autonomie.

Au sujet des coachs, j’utiliserais plus les termes mentors ou références, car rendu adulte, je crois qu’il est préférable de se ressourcer ailleurs que chez nos parents pour avoir accès à une plus grande variété d’information ou de connaissances. Je me réfère le plus souvent à du monde que je connais bien depuis longtemps. J’arrive en quelque sorte à amalgamer ce qu’ils m’apprennent.

Lors de la recherche d’emploi

Je préfère parler de mon problème auditif à l’entrevue plutôt que dans mon CV ou dans ma lettre de présentation, comme plusieurs spécialistes en emploi m’ont recommandé.

Au plan de l’organisation, je favorise l’improvisation à la planification, car je suis plus à l’aise et, dans mon cas du moins, cela a plus fait ses preuves. Il reste que je n’ignore pas totalement la planification; l’ordre dans le désordre me décrit assez bien. Une difficulté de communication fréquente qui ne m’épargne pas est la réticence à parler de la surdité et de ses besoins résultants, même si l’on vit bien avec.

Mes études

J’ai un DEC (diplôme d’études collégiales) en Technique informatique, option Gestion de réseaux et j’ai fait une année au Baccalauréat en géographie à l’Université Laval. Je continue moi-même ma formation en informatique en étant autodidacte et en offrant mes services à d’autres. Je suis présentement dans le programme Katimavik qui se décrit comme suit : Katimavik offre aux jeunes Canadiens une expérience passionnante qui conjugue apprentissage et engagement volontaire. C’est le principal programme national de service volontaire pour la jeunesse au Canada. Pendant leurs neuf mois à Katimavik, les participants de 17 à 21 ans vivent dans trois régions du Canada. Dans chaque communauté, ils s’engagent dans de stimulants projets de travail volontaire.

Je suis présentement au Nouveau-Brunswick à Dalhousie et ensuite j’irai en Colombie-Britannique à Quesnel. J’ai également séjourné à Casselman en Ontario. J’en profite pour pratiquer mon anglais, mes habiletés de communication, corriger mes mauvaises habitudes et pour réfléchir à ce que je ferai après. Je considère cette occasion comme un moment privilégié de développer mes aptitudes de communication, non sans une bonne dose de persévérance.

Mes temps libres

Je réalise quelques projets, généralement en lien avec l’informatique. J’en ai plusieurs en ce moment dont mon site Internet et un forum destiné aux jeunes avec problèmes auditifs francophones (ça n’empêche pas les entendants d’y participer !), forum qui est quelque peu silencieux, faute de participation.

La seule vraie barrière de la vie est votre imagination. La surdité n’est là que pour renforcer le caractère, pas pour être une barrière.

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