Vivre avec la surdité

Des loisirs pour tous et toutes

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L’été est là!

La saison idéale pour découvrir de nouvelles passions… Que ce soit grâce aux camps d’été, à la maison, grâce aux activités organisées par les municipalités, en vacances en famille, en voyage…

Pourquoi les pratiques de loisirs sont essentielles pour l’épanouissement et la réussite éducative?

Selon le Conseil Québécois du Loisir, par loisir, on “entend les activités librement choisies par plaisir dans le but d’un accomplissement et d’un enrichissement personnel ou collectif.”. Il s’agit des activités que l’on choisit de pratiquer sur notre temps libre, après s’être acquitté de nos obligations.  Ces activités sont diverses mais ont le même but : elles nous plaisent, elles répondent à nos besoins de détente, de repos, de divertissement ou de développement selon nos goûts, nos habiletés, nos aspirations ou nos ambitions.

En outre, le CQL le souligne dans son rapport L’impact du loisir sur la persévérance et la réussite scolaire : “Parce qu’il stimule une meilleure connaissance de soi, fournit l’occasion de relever des défis personnels sociaux ou physiques, parce qu’il permet de réussir des projets et de s’engager bénévolement dans la société comme dans son milieu scolaire, le loisir fait partie des environnements qui procurent ou facilitent des expériences propices à donner aux jeunes les qualités qu’on reconnaît à ceux qui font preuve de persévérance scolaire.”

Selon ce rapport, les bénéfices des activités de loisir sont multiples :

Elles permettent le développement et la connaissance de soi en :

  • favorisant l’estime de soi, le maintien d’une identité et l’affirmation de soi,
  • aidant à l’installation d’un bien-être,
  • construisant un système de valeurs,
  • aidant à se familiariser avec les saines habitudes de vie,
  • favorisant l’autonomie, augmentant la vigilance intellectuelle et en facilitant le développement social.

Elles contribuent également à construire son identité : en s’essayant à différentes activités, on découvre et on affine ses intérêts et ses aspirations, ses buts, on travaille sa motivation, son engagement, son implication et son sentiment d’appartenance.

Enfin, il est démontré que les pratiques de loisir favorisent les liens sociaux entre les membres de la famille (ce sont par exemple souvent des moments privilégiés pères-enfants), mais aussi avec l’école. Elles contribuent à une meilleure santé globale, mais également un décloisonnement des strates sociales.

Des loisirs pour tous?

Comme dans chaque sphère de nos vies, l’accessibilité reste toujours un enjeu qui doit être nommé.

L’accessibilité au loisir suppose :

  • la possibilité d’accéder à une activité, à un lieu de pratique et à des équipements,
  • la capacité de comprendre et de pratiquer l’activité,
  • la qualité de la mise en relation et de l’échange.

L’accessibilité universelle est la condition qui permet la participation de tous.

Elle est définie comme “le caractère d’un produit, procédé, service, information ou environnement qui, dans un but d’équité et dans une approche inclusive, permet à toute personne de réaliser des activités de façon autonome et d’obtenir des résultats équivalents”.(Définition développée en 2011 par: Groupe DÉFI Accessibilité (GDA) – Rapport de recherche pour les milieux associatifs de Montréal – Accessibilité universelle et designs contributifs (version 5.3), LANGEVIN, ROCQUE, CHALGHOUMI et GHORAYEB, Université de Montréal)

Toutefois dans les faits, l’accessibilité exige souvent des mesures d’adaptations spécifiques pour répondre aux besoins d’une partie de la population, puisque de plusieurs services ou activités n’ont pas été conçues selon une approche inclusive.

Des espaces inclusifs

Les associations de loisirs ou sportives créées par et pour les personnes sourdes et malentendantes organisent – par essence – de nombreuses activités inclusives :

Certains détaillants de matériel et d’équipement sportifs mettent en place des activités et des bonnes pratiques pour favoriser l’accessibilité au sport, notamment pour les personnes sourdes et malentendantes, grâce à des consultations d’usagers et des activités adaptées.

Enfin, différents lieux de pratiques sportives ou culturelles se veulent de plus en plus accessibles, comme le raconte Caroline, passionnée d’escalade.

Du côté des arts de la scène, des cabarets mettent en valeur des artistes sourds, comme le festival Phénomena et certains spectacles sont interprétés en langue des signes : Les spectacles Interface, Les drags te font signe à Montréal ou un Cabaret de Drag Queen à Chicoutimi.

La littérature n’est évidemment pas oubliée : par exemples, des bibliothèques organisent des activités et développent des contenus en LSQ (les contes publiés par la bibliothèque de Laval), et le Festival de littérature jeunesse de Montréal organise une activité de lecture en LSQ pendant l’été.

Retrouvez également différentes activités accessibles en LSQ/ASL.

Des adaptations à mettre en place

Comme mentionné précédemment, toutes les pratiques et activités de loisir ne sont pas accessibles à toutes et tous et demandent donc de mettre en place certaines adaptations.

Quelques bons réflexes à rappeler aux milieux de pratiques de loisir :

  • Se renseigner sur les besoins des enfants et être proactif. Un parent témoigne : “Quand je suis arrivé sur place, je me suis rapproché d’un responsable pour expliquer les besoins communicationnels de ma fille… mais ce n’était pas nécessaire, car il m’a dit qu’on l’avait déjà prévenu! Maintenant, tout le monde connait ma fille et sait comment communiquer avec elle et s’adapter à ses besoins.”
  • Se familiariser avec les aides de suppléance à l’audition.
  • Utiliser les bonnes stratégies de communication basées sur des indices visuels – elles sont faciles à mettre en place et peuvent être bénéfiques pour tous et toutes ! Un exemple d’affiche pour la pratique de la natation.
  • Utiliser les dispositifs permettant l’accompagnement des jeunes qui en ont besoin (en camp de jour, avec la Carte Accompagnement Loisir).
  • Faire des demandes de bourse ou de soutien financier auprès de la Fondation des Sourds ou de l’ASSQ (programme PASE) si nécessaire.

Enfin, n’oublions pas que chacun et chacune apprend à son rythme! 

Nous avons la chance aujourd’hui d’avoir accès à une multitude de contenus pour découvrir et se perfectionner dans différentes pratiques, de manière autonome.

YouTube regorge de tutoriels – de plus en plus souvent sous-titrés! : patinage, dessin, peinture, musique, sport, on y trouve de tout!

N’hésitez pas à explorer!

Restons ouverts !

Et la musique? Et la danse? 

Des parents qui découvrent et apprivoisent la surdité de leur enfant pourraient penser que la musique et la danse ne feront pas partie de la vie de leur enfant… Au contraire!

Mélanie Deaf nous explique pourquoi…. et SignMark, Cai Glover et Rosalie Taillefer-Simard, en sont de beaux exemples.

En solo, ou en collectif?

Nous avons tous et toutes des préférences : certains s’épanouiront dans des activités solitaires comme le dessin, la lecture, la course à pied ou la pratique du piano ou de la guitare, tandis que d’autres rechercheront des activités plus sociales, comme les sports d’équipe.

Virtuel ou « IRL »?

N’oublions pas que les jeux vidéo peuvent être une source d’apprentissage et d’épanouissement pour les jeunes! Ils permettent évasion, développement des réflexes et de la motricité, capacité d’analyse, de l’esprit logique et de la représentation dans l’espace… et même la sociabilité puisque de plus en plus de jeux sont offerts en mode “multijoueurs”.

Comme pour tout : tant que l’on n’en abuse pas et que les règles sont claires et que les “temps d’écran” sont balancés avec d’autres activités “In Real Life”.

Un bon point : L’accessibilité et des représentations plus inclusives sont d’ailleurs de plus en plus prises en compte par les studios de création de jeux vidéo.

Persévérance ou plaisir?

Dans un monde où la recherche de performance prend de plus en plus de place, souvent au détriment de notre santé mentale, il est important de se préserver, surtout dans les activités libres!

Comment doser? Un parent de l’AQEPA nous raconte :

“Pour moi, l’important, c’est d’encourager ma fille à se dépasser, tout en ayant du plaisir à le faire. On prendra le temps qu’il faudra pour qu’elle puisse progresser, par rapport à elle-même et non par rapport aux autres, et ce tant qu’elle le voudra!”

Garder du temps pour s’ennuyer…

Enfin, n’oublions pas l’importance de l’ennui. Ces moments d’inoccupation pendant l’enfance et l’adolescence sont nécessaires pour développer la créativité et apprendre à apprivoiser la solitude. Et parfois se retrouver.

Comme pour tout, l’important…c’est de trouver l’équilibre.

Pour aller plus loin…

Découvrez des personnes sourdes ou malentendantes qui racontent leurs passions : Archétype

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