Aujourd’hui, les jeunes ayant une surdité peuvent aller dans l’école de leur choix car il existe de plus en plus de services, de moyens technologiques et d’adaptations permettant de s’assurer que leur parcours scolaire se fasse dans les meilleures conditions.
Pendant longtemps, la parole était associée à l’intelligence par les philosophes et la religion. D’après cette vision erronées, la parole distinguait l’humain de l’animal. À la base, les enfants vivant avec une surdité n’étaient donc même pas scolarisés. Puis lorsque des bienfaiteurs décidèrent de leurs offrir une certaine éducation, c’était dans le but de les «sauver». Ils étaient en petits groupes, voir seul avec le tuteur, et étaient tenu à part des autres enfants «normaux». Les mentalités ont évolué et l’intégration scolaire des enfants sourds et malentendants dans des écoles régulières s’est développée depuis plus de 40 ans.
Déconstruire ce mythe
Actuellement, il existe différentes options, selon les régions, pour la scolarisation des enfants vivant avec une surdité. Une majorité de parents choisissent la scolarisation dans le milieu régulier, c’est-à-dire dans une école de quartier avec la mise en place de services adaptés selon les besoins de l’élève. Par exemple, l’élève peut utiliser un système MF (un système qui permet à l’enfant de mieux entendre la voix de l’enseignant en classe). On va aussi permettre à l’élève de s’asseoir le plus près possible de l’enseignant. La présence d’un·e interprète, une sensibilisation auprès de l’enseignant et des collègues de la classe ainsi que plusieurs autres stratégies peuvent être mises en place pour favoriser la réussite de l’enfant.
Certains parents choisissent une école spécialisée : ces écoles ont soit une approche « oraliste » (pédagogie axée sur la langue parlée) soit une approche bilingue (axée sur l’utilisation de la LSQ et du français écrit) – mais celles-ci se trouvent uniquement dans les grands centres (Québec et Montréal).
Enfin, dans quelques régions du Québec, il existe la scolarisation en classe d’adaptation scolaire c’est à dire une classe spécialisée pour les enfants ayant une surdité, avec un petit nombre d’élèves et un enseignement adapté.
Dans tous les cas, ce sont les parents qui, après avoir pris connaissance de toutes les informations nécessaires, décident de ce qui est le mieux pour leur enfant en termes de scolarisation. Ce choix dépend des besoins de l’enfant mais aussi de sa langue et du lieu de résidence.
Le plan d’intervention
Les services tels que les aides de suppléance à l’audition ou la présence d’un interprète LSQ étant des moyens pour pallier la surdité, leur utilisation est donc un droit fondamental. Ces services pourront être prévus dans le plan d’intervention, établi par l’équipe d’intervenants de votre centre de réadaptation, et parfois des intervenants de l’école, en fonction des besoins de votre enfant et en concertation avec vous.
Selon l’article 10 de la Charte des droits et libertés :
« Toute personne a droit à la reconnaissance et à l’exercice, en pleine égalité, des droits et libertés de la personne, sans distinction, exclusion ou préférence fondée sur (…) le handicap ou l’utilisation d’un moyen pour pallier ce handicap. Il y a discrimination lorsqu’une telle distinction, exclusion ou préférence a pour effet de détruire ou de compromettre ce droit ».
Le saviez-vous?
Qu’en pensez-vous?
Témoignage personne vivant avec une surdité: Ça dépend des points de vues des parents surtout. Ça dépend aussi de l’information qui est transmise aux parents de ces enfants sourds (ils n’ont souvent pas toutes les informations). Histoire des sourds : toute sortes d’enseignements… bons, mauvais… question de CHOIX des parents. Ce n’est donc pas obligatoire selon moi. Et une école spécialisée c’est quoi ? un débat.. comme l’oeuf et la poule.
Témoignage personne vivant avec une surdité: Pas nécessairement, mais ce sont ses parents qui ont choisi son école. Ses parents ont entendu qu’il y avait une école pour les sourds à Montréal (Gadbois), pour eux il était logique que leur fille sourde y aille. (Elle habitait à Terrebonne, donc tous les jours elle devait faire le trajet jusqu’à Montréal pour avoir accès à une école en signe).